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Page:Cicéron - Des suprêmes biens et des suprêmes maux, traduction Guyau, 1875.djvu/99

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par l'usage. Et qui ne voit pas qu'il y a trois états dans notre nature ? l'un, quand nous sommes dans la volupté ; l'autre, quand nous sommes dans la douleur ; et celui où nous sommes maintenant : car je crois que vous n’êtes tous deux ni dans la douleur, comme ceux qui souffrent ; ni dans la volupté, comme ceux qui sont à une bonne table : et entre ces deux états il y a une infinité de gens qui ne sont ni dans l'un ni dans l'autre. - Nullement, repartit Torquatus, et je dis que tout homme qui est sans douleur est dans la volupté, et même dans une extrême volupté. - Ainsi, repris-je, celui qui, n'ayant aucune soif, verse à boire à un autre, et celui qui a grand’soif et qui boit, ont tous deux le même plaisir ?

CHAPITRE VI.

ÉTABLIR À LA FOIS COMME FIN LE PLAISIR ET L’ABSENCE DE DOULEUR, C'EST ADMETTRE DEUX SOUVERAINS BIENS.

- Laissons là les interrogations, dit Torquatus, comme je voulais que d'abord on les laissât, prévoyant bien ce qu'il y a de captieux dans votre dialectique. - Vous voulez donc, répondis-