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AVANT-PROPOS.

Heureusement, la note n’est pas toujours si désespérée. Dès le début, on tombe dans une véritable ballade ; on suit l’enfant fugitif, d’abord pauvre petit pâtre, bon pour faire un chien de bergère, puis conducteur de chariot, passant ses nuits dans les grands bois, où il couche entre les pattes de son bœuf pour échapper au froid5 ; puis encore rentrant méconnaissable au village, et conservant assez d’empire sur lui-même pour vivre comme un domestique étranger au milieu des siens7, jusqu’au jour où l’intérêt d’un passant lui permet de partir une seconde fois en se révélant dans ce dernier adieu : « Père sans cœur, qu’avez vous fait de vos enfants21 ? » On assiste ensuite à l’initiation de l’ancien garçon d’écurie comme farinier, jardinier, laboureur, dresseur de chevaux chez le plus parfait des maquignons de la Brie, son vrai père, celui-là24 à 70. Cette partie nous donne un tableau curieux de la richesse et de l’activité rurales dans le rayon parisien ; elles étaient déjà grandes alors. Pour ne pas abandonner cet ordre d’idées pacifiques, il faut se reporter à la fin du livre, lorsque le capitaine Coignet revient à Coulommiers pour embrasser ses anciens patrons477, et