Aller au contenu

Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 9.djvu/111

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
99
des états-unis, etc.

seuls protègent contre la voix des hommes éclairés de toutes les nations, moins par préjugé peut-être, que d’après cette maxime si bien prouvée par l’expérience : Plus la jurisprudence est mauvaise, plus les juges sont puissants.

if s’agissait pour nous d’être arbitrairement taxés par des hommes vivant à i,500 lieues de nous, n’ayant à notre prospérité d’autre intérêt que celui qu’un maître prend à celle de ses esclaves. Il s’agit pour vous de détruire un système fiscal qui pèse sur le pauvre pour ménager le riche, de sacrifier à la nécessité de rétablir vos finances des privilèges odieux que des corps puissants se sont arrogés dans des temps d’ignorance et de faiblesse. Vous ne devez donc pas être surpris de me voir pencher vers le parti dont les opérations tendent à rétablir les citoyens dans leurs droits, à détruire une autorité dangereuse et une inégalité contraire au droit naturel, qui ordonne que chacun contribue à la dépense publique à proportion de ce qu’il possède.

Je n’aime point le despotisme, mais je hais encore plus l’aristocratie, qui est le despotisme de plusieurs. Je la hais plus encore lorsqu’elle est anarchique, comme le serait la ligue du clergé, de la noblesse, de trente cours souveraines répandues dans toutes vos provinces. Plus on a de maîtres, plus ils ont d’intérêts particuliers opposés à l’intérêt public ; plus leur pouvoir est indépendant de l’opinion et de la volonté du plus grand nombre, plus il est difficile de les éclairer et de leur faire vouloir le bien du peuple.