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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 9.djvu/143

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sentiments d’un républicain

ciales, une fois établies, une fois fortifiées par la confiance du peuple, ayant une fois pris l’habitude des affaires, regarderaient comme une des plus importantes, la destruction des privilèges en matière d’impôt, soit que ces privilèges fussent expressément établis, soit qu’ils fussent la suite d’une mauvaise formé d’imposition ; et les privilégiés ont demandé une assemblée des états généraux !

Il était aisé de prévoir qu’une des premières demandes portées au roi par les assemblées, serait la réforme de la justice. Il n’est aucun citoyen éclairé qui n’en sente la nécessité, qui ne connaisse le danger des tribunaux perpétuels. Il était aisé de prévoir que dans l’absence de toute assemblée nationale, les assemblées de provinces, formées de représentants élus par elles, réclameraient le droit d’enregistrement qui leur appartient légitimement, et qui n’a jamais pu être confié à des tribunaux sans danger pour la liberté, la vie, la fortune des citoyens ; et tous les corps de magistrature ont demandé une assemblée des états généraux !

Il était aisé de prévoir que les assemblées provinciales les réclameraient contre toutes les petites oppressions qui, sous différents noms comme sous différents prétextes, empêchent le peuple de sortir de la misère ; et tous les hommes puissants ont désiré les états généraux !

Il était aisé de prévoir que quand les peuples de la Bretagne, par exemple, verraient ceux de la Normandie, du Poitou, du Maine, soumis à une administration populaire, rapprochée de l’égalité natu-