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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 9.djvu/148

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sentiments d’un républicain

Personne, au contraire, ne peut avoir droit de demander une inégalité plus grande.

De même, chaque division de territoire doit éliie ses représentants ; elle doit en élire plus d’un, pour être sûre d’être toujours représentée, pour avoir moins à craindre les conséquences d’un mauvais choix. On doit conserver, dans cette élection, plus d’égalité encore entre les citoyens, que dans la représentation, parce que le véritable droit est à ceux qui élisent, et non à ceux qui représentent ; que le droit des premiers est conservé dans la réalité, si la forme de la représentation leur permet d’élire des hommes sur lesquels ils puissent compter.

Mais les règles particulières et déduites de ces principes, les formes suivant lesquelles on doit les mettre en pratique, le nombre des électeurs ou des députés, le jour, le lieu de chaque élection, le lieu, l’époque de l’assemblée : tous ces détails, qu’il est rigoureusement nécessaire de fixer d’une manière précise, ne peuvent l’être que par une volonté unique, par celle du chef de la nation. Sans cela il faudrait donc une première convention formée d’elle-même ; nous y avons été forcés au commencement de la révolution ; mais, comme je vous l’ai déjà dit, ce moyen, praticable dans une nation où il n’existait ni privilèges, ni prérogatives héréditaires, ni distinction entre les citoyens, ni aucun corps, ne peut être proposé dans une nation qui n’a point les mêmes avantages.

Il ne s’agit pas même que le prince agisse seul, il suffit qu’il reste juge. Vos provinces, à l’exception