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sentiments d’un républicain

n’ont point à s’en plaindre ; rien n’est plus digne de la majesté d’un grand empire, que d’avoir pour chaque province des lois différentes.

La constitution qui naîtrait des prétentions de ces provinces, aurait quelque chose de bien admirable. Par exemple, il faudrait, dans certains cas, pour la Bretagne, que le roi, l’assemblée nationale, les trois ordres des étals de la province, et de plus le parlement de Rennes et la chambre des comptes de Nantes, eussent adopté une loi, afin qu’elle fût valide. Supposons trois ordres séparés dans les états généraux, comme le désirent les sages partisans des usages antiques ; voilà une province quia le bonheur d’avoir une puissance législative composée de neuf parties ; ce qui est bien plus parfait que l’Angleterre, où il n’y en a que trois ; les changements n’en seront que plus difficiles ; mais c’est tant mieux ; les lois, les usages constitutionnels, conformes à l’esprit des provinces, ont été établis dans le quatorzième siècle ; et l’on y connaissait si bien les principes de la législation et les droits des hommes !

Telles sont les idées qu’on a cherché à faire valoir, soit pour augmenter le trouble par de nouvelles difficultés, soit pour conserver plus longtemps l’aristocratie dans quelques provinces.

Mais il est d’abord évident que toutes les provinces doivent contribuera la dépense nécessaire à la sûreté de l’État, et contribuer proportionnellement à leur revenu, et que jamais elles ne peuvent prétendre- au droit de n’y contribuer que librement. Une république fédérative, fondée sur un autre principe, serait