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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 9.djvu/175

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qui pourraient s’assembler pour leurs intérêts communs, suivant une forme régulière, et de faire les dernières subdivisions assez petites. Les petites assemblées de citoyens réunis sans distinction de rang ou de profession, sont en général le seul moyen juste et en même temps le plus sûr d’empêcher les associations spontanées de troubler la tranquillité publique.

Pour diminuer l’ignorance, il faut rendre la liberté à la presse, et multiplier des secours bien dirigés d’éducation publique. Ces secours manquent au peuple dans presque tous les pays où, dirigées par les ministres de la religion, les institutions se bornent à faire entrer dans l’esprit du peuple les idées propres à maintenir la puissance sacerdotale. La liberté de la presse est encore un moyen de diminuer l’ignorance et les préjugés du peuple, non en l’instruisant immédiatement, mais en répandant les lumières dans la classe supérieure la plus voisine, et surtout en empêchant les gens intéressés à tromper le peuple, de l’entretenir dans ses préjugés. Il est rare, quand il se soulève, que ce ne soit pas contre ses véritables intérêts ; on en pourrait citer des exemples anciens ou récents. La férocité naît de l’ignorance, de la misère, de la dureté des lois criminelles, de l’insolence des classes privilégiées ; et dès lors, on voit comment la détruire.

XVI.

Ces simples observations suffisent pour montrer combien ceux qui croient qu’ils détruiraient réelle-