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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 9.djvu/436

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cessaire pour assurer le maintien des droits des hommes dans toute leur intégrité.

J’ai esquissé dans un autre ouvrage (Voyez les Lettres d’un Bourgeois de New-haven. Recherches historiques et politiques, sur les États-Unis d’Amérique, tome Ier.) le plan des moyens par lesquels on pourrait faire concourir immédiatement tous les Citoyens à la confection des Lois. Mais ce qui sera un jour praticable, ce qui dans vingt ans pourra commencer à s’établir, lorsqu’il sera question de soumettre à un nouvel examen la Constitution qui va se former, serait-il sage aujourd’hui ? Si on exige une grande pluralité des provinces, dans quel temps peut-on se flatter d’obtenir cette pluralité ? Si on se contente de la pluralité simple, quelle autorité aura une Constitution nouvelle, que presque la moitié des pays qui doivent s’y soumettre auront rejetée ? Oublie-t-on que pour consulter les Provinces sous cette forme, il faut supposer d’abord qu’elles aient accepté la nouvelle Constitution qui leur sera donnée, qu’elles aient formé ces Assemblées nouvelles ? N’est-il pas évident que sans nuire au droit, la ratification d’une convention où toutes les Provinces enverraient des Députés, serait dans ce moment préférable à cette ratification partielle ? N’est-il pas probable pour l’adoption d’une constitution nouvelle qu’elle exprimerait encore mieux le vœu national qu’il ne le serait par la seule pluralité des Assemblées de la pluralité des Provinces. Or, nous en avons déjà montré les inconvénients, même de cette convention nouvelle. Elle serait sans doute le moyen le plus praticable d’obtenir une ratification, si on le jugeait