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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 9.djvu/437

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nécessaire ; nous croyons avoir prouvé qu’elle ne l’est pas. Je n’ajouterai qu’un mot : l’adoption provisoire de la Constitution donnée par l’Assemblée Nationale actuelle, est indispensable, parce qu’une Nation ne peut subsister sans Constitution. Jusqu’où cette adoption provisoire doit-elle s’étendre ? Au moins jusqu’au temps où elle aura été, ou confirmée ou remplacée par une autre Constitution. Au lieu de cette durée indéfinie où des troubles sans cette renaissance arrêteraient à chaque pas la marche de l’Assemblée législative, je propose seulement de porter la durée de la nouvelle constitution jusqu’au terme, où dans le droit elle cesserait d’être légitime. Ce terme est de 18 ou 20 ans ; et en parcourant toutes les branches de la législation et de l’administration, en considérant tout ce qu’il faut créer, tout ce que l’établissement de la Constitution actuelle entraînera de changements, en observant combien il est nécessaire d’établir entre les Citoyens de nouveaux liens de substituer des principes d’union aux principes de subordination que servaient à maintenir la paix aussi nécessaire au bien-être des Citoyens que liberté, et qui est aussi un de leurs droits, je ne trouve point cet espace trop long, et je craindrais plutôt qu’une réforme plus prompte, loin de conduire à une Constitution meilleure, ne nous conduisît à une Constitution plus vicieuse.