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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 9.djvu/447

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entre eux approchaient d’être égaux en population ; et le second, si l’inégalité est encore trop grande.

En ayant égard à ces principes dans les divisions de l’État, aucune de ses parties ne pourra opprimer l’autre ni par son influence dans le temps paisibles, ni par la force dans les moments d’effervescence.

Il serait dangereux que les Villes eussent la prépondérance dans la législation, soit qu’elles la dussent au nombre des Citoyens ou députés par elles à l’Assemblée Nationale, ou choisis parmi leurs habitants, soit que cette prépondérance eût pour cause la crainte des mouvements populaires, plus faciles à y exciter, comme on le voit en Angleterre.

C’est surtout pour les lois relatives au commerce, que cette prépondérance serait à craindre ; en général les Villes sont attachées au régime prohibitif, aux lois de Police, qui sont contraires à la liberté du travail, à celle des achats et des ventes. La plupart des réglements qui s’y exercent, blessent les droits des Citoyens de la même patrie, mais étrangers à la ville. Si l’on désire que peu à peu toutes ces lois abusives soient réformées, il faut donner aux habitants des campagnes le moyen de se faire entendre. On peut craindre aussi la trop grande prépondérance des Villes pour les lois relatives aux finances. Le nombre de leurs habitants propriétaires de bien fonds, et qui en tirent la plus grande partie de leur subsistance, y est dans une très faible proportion relativement au nombre total. Or, ou bien malgré les anciens préjugés, on finira par convenir