Ce ton de voix enfin avec cette parole ?
Ah ! c’est là que mes sens demeurent étonnés :
Le ton de voix est rare, aussi bien que le nez[1].
Je meure, ton humeur me semble si jolie,
Que tu me vas résoudre à faire une folie.
Touche, je veux t’aimer, tu seras mon souci :
Nos maîtres font l’amour, nous le ferons aussi.
J’aurai mille beaux mots tous les jours à te dire ;
Je coucherai de feux, de sanglots[2], de martyre ;
Je te dirai : « Je meurs, je suis dans les abois,
Je brûle… »
Ah ! si tu m’entreprends deux jours de cette sorte,
Mon cœur est déconfit, et je me tiens pour morte ;
Si tu me veux en vie, affoiblis ces attraits,
Et retiens pour le moins la moitié de leurs traits.
Tu sais même charmer alors que tu te moques.
Gouverne doucement l’âme que tu m’excroques[3].
On a traité mon maître avec moins de rigueur :
On n’a pris que sa bourse, et tu prends jusqu’au cœur.
Il est riche, ton maître.
Assez.