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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 8.djvu/28

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XIV
L’IMITATION DE JÉSUS-CHRIST.

avons jouit à notre recueil de préfaces un avis Au lecteur[1] qui jusqu’ici avait échappé à tous les éditeurs, ou que peut-être ils avaient omis à dessein, parce qu’il est entièrement relatif à ces tailles-douces dont ils ne donnaient pas la liste. Corneille attachait à ces gravures, tellement négligées de ses éditeurs, une si grande importance, qu’aussitôt que la traduction des deux premiers livres de l’Imitation fut achevée, il sollicita un nouveau privilége destiné principalement à lui assurer la propriété des tailles-douces[2], et, comme on le pense bien, il ne

  1. Voyez ci-après, p. 21.
  2. Nous croyons devoir réimprimer ici ce privilège à cause des particularités curieuses qu’il contient et de la manière flatteuse dont Corneille y est traité : « Notre cher et bien aimé le sieur Corneille nous a fait remontrer qu’il a traduit en vers françois l’Imitation de Jésus-Christ, dont il a déjà fait imprimer les deux premiers livres en vertu du privilége à lui accordé par nos lettres du 22 septembre 1651 ; lesquels deux premiers livres il auroit fait enrichir de figures de taille-douce sur chaque chapitre, contenant chacune quelque exemple tiré de l’Écriture sainte ou de la Vie des saints, et appliquée à une sentence contenue auxdits chapitres ; ce qu’il désireroit continuer à l’avenir pour les deux livres restant à imprimer ; et d’autant que dans nosdites lettres en forme de privilége il ne seroit parlé desdites figures et que plusieurs personnes pourroient les faire graver de nouveau pour les appliquer sur le texte latin et original de l’Imitation de Jésus-Christ, ou sur les versions qu’on en a faites en prose françoise et autres langues, ou même pour les vendre et débiter au public en images séparées, et frustrer par ce moyen ledit exposant des fruits de son travail ; et de plus que ne lui ayant accordé notredit privilége pour l’impression de ladite version en vers françois que pour cinq ans, il ne pourroit être remboursé en si peu de temps des dépenses qu’il lui convient faire tant pour ladite impression que pour lesdites figures en taille-douce, s’il n’avoit de nouveau nos lettres sur ce nécessaires pour lesdites figures et pour plus longtemps qu’il n’est porté par notre privilége du 22 septembre 1651, lesquelles il nous a très-humblement supplié de lui accorder. À ces causes, et pour reconnoître en quelque sorte le mérite dudit sieur Corneille, dont les excellentes productions d’esprit sont désirées par tout notre royaume, et même dans les pays étrangers, nous lui avons permis de faire imprimer ladite traduction par lui faite en vers françois de l’Imitation de Jésus-Christ… avec figures ou sans figures, durant l’espace de quinze ans… Donné à Paris le trentième jour de décembre, l’an