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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 8.djvu/29

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XV
L’IMITATION DE JÉSUS-CHRIST.

manqua pas, en publiant pour la première fois son troisième livre, d’y joindre aussitôt les planches qui s’y rapportent. Le titre de cette partie de sa traduction est ainsi conçu : « L’Imitation de Iesvs-Christ. Traduite en vers François par P. C. Enrichie de figures de taille-douce sur chaque chapitre. Livre troisième. — Á Paris, chez Robert Ballard, M.DC.L.III, in-12. »

Depuis le moment où Corneille commença à publier son Imitation de Jésus-Christ, jusqu’à celui où elle fut complète, il parut deux autres traductions en vers du même ouvrage. Dans l’une, composée par Antoine Tixier, curé de Varsalieu, et publiée à Lyon, chez P. Compagnon, en 1653, in-12, il n’est nullement question de Pierre Corneille, qui, de son côté, semble n’avoir pas eu connaissance de cette version ; mais l’autre, publiée par Jean Desmarets en 1654, est précédée d’un avertissement qui commence ainsi : « Bien qu’il soit non-seulement permis, mais louable, de travailler à l’envi pour imiter ce bel ouvrage de l’Imitation de JÉSUS-CHRIST, puisque l’on doit bien à l’envi imiter JÉSUS-CHRIST même, je n’eusse jamais eu la pensée de faire cette traduction en vers, sachant qu’elle avoit été entreprise et déjà fort avancée par un homme de rare mérite et de grande réputation. Mais il a plu à Dieu de m’y engager insensiblement par sa bonté infinie, pour me faire goûter la merveilleuse doctrine de ce livre[1]… » Corneille répondit d’une manière fine et détournée à cette préface, lorsqu’il déclara en 1656 qu’il ne traduirait pas le Combat spirituel,


    de grâce mil six cent cinquante-trois. » Ce privilége se trouve reproduit dans trois de nos éditions de 1656 (celles que nous distinguons par les lettres B, C et D : voyez ci-après la liste des éditions, p. xx).

  1. Plus loin, Desmarets raconte en ces termes comment il fut amené successivement, de la traduction d’un chapitre, puis d’un livre, à celle de l’ouvrage tout entier : « Je veux donc croire que mon aimable Rédempteur eut la bonté d’inspirer au maître que je sers sur la terre, le désir que je fisse en vers un chapitre de ce livre, en style pressé et naïf comme celui de l’auteur ; puis il eut impatience d’avoir en vers le quatrième livre, qui traite du saint sacrement ; et enfin voyant la facilité que Dieu m’avoit donnée pour cette version, il me fit entreprendre celle des autres livres. »