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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 8.djvu/30

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XVI
NOTICE.

parce qu’il avait été prévenu par Desmarets, et qu’on ne pouvait s’engager dans un travail de ce genre sans faire à celui qui l’avait entrepris le premier « un secret reproche de n’y avoir pas bien réussi[1]. »

Ce fut en cette année 1656 que parut, en un volume in-4o et en deux volumes in-12, à Paris, chez Robert Ballard, la première édition des quatre livres réunis. L’édition in-12 renferme la série complète des tailles-douces pour chacun des chapitres, ce qui n’en fait pas moins de cent quatorze[2] ; l’édition in-4o n’en contient que quatre, une par livre[3], et en outre un frontispice gravé, portant les armes d’Alexandre VII, à qui l’ouvrage, enfin complet, est dédié[4]. À ce moment, Corneille le présenta aux protecteurs et aux amis qu’il comptait dans les ordres religieux. Nous connaissons deux exemplaires de cette édition qui portent au verso du frontispice gravé des envois autographes de l’auteur ; en voici la transcription : « Pour le R. P. D. Laurens Ballard, chartreux, son très humble serviteur Corneille[5]. » — « Pour le R. P. Don Augustin Vincent, chartreux, son très humble serviteur et ancien amy Corneille[6]. » Le bibliophile

  1. Voyez ci-après, p. 13, note 8.
  2. Ces planches sont gravées par Jérôme David, Karle Audran et Campion, d’après R. du Dot, Fr. Chauveau, etc.
  3. La gravure du premier livre représente une prédication de Jésus-Christ ; celle du second, l’Annonciation ; celle du troisième, les Apôtres quittant leurs occupations pour suivre Jésus-Christ ; celle du quatrième, la Cène. Ces quatre planches sont de Fr. Chauveau.
  4. Voyez ci-après, p. 1-7, cette dédicace et les notes qui l’accompagnent.
  5. Le volume qui porte ces mots n’avait été vendu que quarante francs à la vente de Didot et quarante-deux francs à celle de M. de Chalabre ; mais il a monté à cent dix francs à celle de Guilbert de Pixérécourt, et a été adjugé au prix de six cent soixante-cinq francs à la vente de la bibliothèque de M. Giraud ; il figure aujourd’hui dans celle de M. le duc d’Aumale.
  6. Le volume sur lequel se trouve cet envoi appartient à la Bibliothèque de Rouen, à laquelle il a été donné en 1831 par M. Henri Barbet, alors maire de cette ville. On trouve la description et le fac-similé de cet envoi de Corneille dans la Revue de Rouen, tome VI, 1835, p. 183 et 184.