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Page:Corneille, Pierre - Œuvres, Marty-Laveaux, 1862, tome 8.djvu/32

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XVIII
L’IMITATION DE JÉSUS-CHRIST.

Pendant quatorze années encore, Corneille ne cessa de retoucher cette traduction si bien accueillie ; elle acquit enfin sa forme définitive dans l’édition de 1670, que nous avons choisie pour base de notre texte.

Grâce à l’aide des persévérants lecteurs qui m’avaient déjà si obligeamment secondé dans l’étude du théâtre de Corneille[1], j’ai pu indiquer la source des variantes avec précision, et augmenter beaucoup le recueil déjà fort abondant qu’on en avait fait. La collation des préfaces, qui jusqu’ici n’avait pas même été essayée, était un travail épineux et difficile, qu’on ne pouvait songer à accomplir seul et auquel on ne pouvait admettre un grand nombre d’auxiliaires. Par bonheur j’ai trouvé en M. Adolphe Regnier fils, pour cette partie délicate de ma tâche, un collaborateur aussi exercé qu’intelligent. Les longues comparaisons de textes auxquelles nous nous sommes livrés, nous ont fait découvrir deux avis Au lecteur qu’on n’avait pas réimprimés jusqu’ici[2], et de nombreuses variantes qui modifient notablement les préfaces et permettent de suivre Corneille pas à pas dans les divers remaniements de ses avertissements préliminaires.

Les bibliothécaires et les amateurs qui nous avaient déjà fourni de si utiles documents[3], nous ont encore continué leur bienveillance. De plus, la nature toute particulière du sujet que nous abordons dans ce volume nous a conduit à consulter une collection spéciale, d’un très-grand prix. Le savant curé de Saint-Étienne-du-Mont, M. l’abbé Delaunay, qui tout récemment a si bien prouvé au public quelle étude approfondie il a faite de l’Imitation, a depuis longtemps dirigé vers ce beau livre ses prédilections d’amateur, en même temps que son admiration de chrétien. Il en possède toutes les éditions curieuses et toutes les traductions importantes, et il nous a communiqué ses nombreux exemplaires de l’Imitation de Corneille avec un empressement dont ses judicieuses remarques et

  1. Voyez tome I, p. x, note 1.
  2. Voyez ci-après, p. 21 et 26.
  3. Voyez tome I. p. viii, note 2.