Aller au contenu

Page:Correspondance littéraire, philosophique et critique, éd. Garnier, tome 1.djvu/444

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
426
NOUVELLES LITTÉRAIRES

qu’on n’y trouve pas la sécheresse qui n’est que trop ordinaire dans ces matières.

Caliste, ou la Belle Pénitente[1] est tombée, quoique protégée par le lieutenant de police, qui est un des hommes de Paris qui ont le plus d’esprit, et par Mme de Forcalquier-Brancas, la plus jolie de nos femmes à la mode. Cette chute a inspiré les deux épigrammes suivantes :


Trois bCaliste est enfin aux abois.
Trois bLe parterre en a fait justice ;
Trois bÀ lundi la dernière fois
Trois bPour les Brancas et la police.



Trois bOn trouve en cette tragédie
Trois bons mots, trois duels, trois morts, trois beaux endroits,
Trois bEt je pense, quoi qu’on en die,
Trois bQu’on pourra la jouer trois fois.

— Les comédiens italiens représentent avec beaucoup de succès le Provincial à Paris, comédie nouvelle en trois actes. M. de Moissy, garde du corps, en est l’auteur.

Cette pièce est en vers ; elle avait d’abord été faite en cinq actes, et on devait la jouer après Pâques à la Comédie-Française. Grandval, qui était chargé du rôle principal, a voulu se reposer, et la pièce fut renvoyée à un autre temps. Dans le même temps, il est tombé à la Comédie-Française Caliste qui lui avait été préférée.

Cet ouvrage a du mérite. L’intrigue en est commune, elle est dénuée d’action et d’intérêt, mais elle est agréablement écrite, et d’un ton simple peu connu aujourd’hui, et qui est le seul de la bonne comédie.

Un homme de robe de Provence envoie à Paris son neveu pour s’y former et il l’adresse à un ancien ami fort gai, très-honnête homme et assez philosophe. Cet ami a deux nièces : Cidalise est une jeune coquette, légère, badine, un papillon.

  1. Attribuée à l’abbé Séran de La Tour, Caliste est, selon l’abbé de La Porte, du marquis de Mauprié, qui présenta la pièce à Mlle Gaussin, distribua les rôles, assista aux répétitions, mais dont le nom ne figura pas sur les registres du théâtre et que personne ne considéra comme l’auteur.