Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/199

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Baudelaire est fait. « Je ne veux rentrer en France que glorieuse nient, et certains devoirs accomplis… » Même il n’hésite pas à demander une nouvelle petite avance à M. Ancelle, pour explorer les provinces belges et compléter son chapitre sur les beaux-arts. « J’ai honte de me servir de votre billet ; mais la littérature doit passer avant tout, avant mon plaisir, avant ma mère, a

Pourtant sa tendresse, sa reconnaissance filiales, n’ont jamais été plus expansives. Nous n’avons point, par malheur, les lettres de M mc Aupick ; mais, en écrivant à M. Ancelle, il y fait de fréquentes allusions :

« Ma mère m’a écrit une lettre charmante et pleine de sagesse. Quelle patience ! Et quelle confiance en moi ! Savez-vous qu’elle a été malade et subitement restaurée ? Par bonheur pour moi, j’ai su les deux nouvelles, la bonne et la mauvaise, à la fois ! » (i5 février i865.)

» Ah ! mon cher ami, j’ai quelquefois le cerveau plein de

manque à tous les nouveaux venus, c’est la tradition, une tradition relative, un corps d’armée auquel ils se rejoignent même en faisant leurs caravanes de jeunesse et leurs aventures. Si vous étiez ici, vous deviendriez, bon gré mal gré, une autorité, un oracle, un poète consultant. »

Baudelaire écrit à ce sujet à M. Troubat (5 mars 18G6) : « Ces jeunes gens ne manquent certes pas de talent, mais que de folies, que d’inexactitudes ! Quelles exagérations ! Quel manque de précision ! Pour dire la vérité, ils me font une peur de chien. Je n’aime rien tant que d’être seul. »

Il n’est pas sans intérêt de remarquer que le « jeune » qui avait consacré trois numéros de Y Art à la critique des Fleurs du mal, s’appelait Verlaine.