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François Baudelaire se maria une première fois en 1803.

Sa femme, Mlle Janin, lui apporta en dot une petite fortune, composée de biens ruraux et de terrains situés aux Ternes et à Neuilly. De ce mariage naquit un seul enfant, un fils, qui fut appelé Claude. Il entra, jeune encore, dans la magistrature et mourut vers 1866[1].

Devenu veuf en 1814, François Baudelaire se remaria cinq ans après. Il avait rencontré chez M. Pérignon, un de ses intimes, une orpheline, pupille de son ami qui l’avait élevée parmi ses filles, Mlle Caroline Archimbaut-Dufays, « née de M. Charles Dufays, ancien officier militaire, et de dame Louise-Julie Foyot-Lacombe, son épouse, décédée sa veuve, demeurant à Paris, rue Saint-Hyacinthe-Saint-Honoré, no 6[2] ».

  1. Nous n’aurons guère l’occasion d’en parler : Claude et Charles, son demi-frère né du mariage subséquent de Joseph-François, réalisaient les caractères les plus opposés ; ils cessèrent à peu près de se voir vers 1844.
  2. Je transcris le texte même du contrat de mariage de François Baudelaire. Je n’ai pu découvrir rien de plus sur les ascendants maternels du poète. Ma curiosité, à leur sujet, avait été fort excitée par ces lignes du journal intime, Fusées : « Mes ancêtres, fous ou maniaques, dans des appartements solennels, morts tous victimes de leurs furieuses passions. » Cette allusion ne pouvant évidemment s’appliquer aux paysans de la branche paternelle, il m’était permis de conjecturer qu’à une époque plus ou moins lointaine, la famille Dufays, dont le nom est identique ou, du moins, analogue à celui de plusieurs familles nobles d’Angleterre et de Normandie qui remontent jusqu’au temps de Guillaume le Conquérant, avait subi quelque déchéance, par suite de la folie, des manies, ou des furieuses passions de quelques-uns de ses membres. Leur dernier descendant eût été par suite poussé vers la carrière des armes toujours ouverte aux déclassés. Hypothèse justifiée par la pauvreté de Charles Dufays, qui ne laissa aux siens que de très faibles ressources : sa fille n’avait, d’après le contrat de mariage, qu’un trousseau fort modeste et n’apportait qu’une somme de mille francs à la communauté. Mais toutes mes recherches pour éclaircir les origines de la famille maternelle du poète n’ont abouti a aucun résultat.