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II


M. Aupick, devenu maréchal de camp[1], était, plus que jamais, en mesure de seconder son beau-fils, dans la carrière qu’il voudrait embrasser. Ici, il faut laisser la parole à sa veuve : « Quand sont arrivés les succès de collège à Louis-le-Grand et les études terminées, il a fait pour Charles des rêves dorés d’un brillant avenir. Il voulait le voir arriver à une haute position sociale, ce qui n’était pas irréalisable, étant l’ami du duc d’Orléans[2]. Mais quelle stupéfaction pour nous quand Charles s’est refusé à tout ce qu’on voulait faire pour lui, a voulu voler de ses propres ailes et être auteur ! Quel désenchantement dans notre vie d’intérieur si heureuse jusque-là ! Quel chagrin ! »

En déclarant à ses parents qu’il entendait suivre sa vocation, le jeune poète s’engageait dans une lutte qui

  1. On sait que ce grade, supprimé aujourd’hui, équivalait à celui de général de brigade.
  2. Voir la lettre de Mme  Aupick (Appendice, ch. vi.) Les mots raturés font supposer que le général avait songé à faire entrer son beau-fils dans la diplomatie, carrière qui ne répondait assurément ni au caractère, ni aux aptitudes de Charles.