Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/419

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choses très intéressantes, quelques-unes fort belles, entre autres un portrait de la duchesse d’Àlbe en costume de majo d’un charme inouï.

» Un des plus beaux, des plus curieux et des plus terribles spectacles que l’on puisse voir, c’est une course de taureaux. J’espère à mon retour mettre sur la toile l’aspect brillant, papillotant et en même temps dramatique de la Corrida à laquelle j’ai assisté. Et le Prado, où se trouvent réunies tous les soirs les plus jolies femmes de Madrid, toutes coiffées delà mantille.

» Mais si l’on trouve en ce pays de grands plaisirs pour les yeux, on y a l’estomac à la torture. Quand on se met à table, on a plutôt envie de vomir que de manger. — J’ai dû partir seul après avoir attendu Stevens et Champfleury, encore deux êtres sur lesquels je ne compterais pas à l’avenir, même pour traverser le boulevard.

» Adieu, mon cher Baudelaire, mille amitiés et croyez-moi, vos affaires ne seront jamais bien faites que par vous, ne comptez pas sur les autres. Il ne peut rien vous arriver d’heureux tant que vous serez dans ce sacré pays.

» Tout à vous. »

« Voilà mon adresse au château de Parré, chez M. Fournier, par Sillé-le-Guillaume ^Sarthe). »

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Paris i865.

a Mon cher ami, me voilà de retour à Paris depuis quelque temps déjà et j’ai payé mon tribut à l’épidé