Page:Crépet - Charles Baudelaire 1906.djvu/79

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l’extrême gêne à laquelle il était lui-même réduit. Il y avait là, pour lui, une sorte de point d’honneur, auquel il ne faillit certainement pas.

Mon cœur mis à nu atteste à quel point le sort de son ancienne maîtresse le souciait : « Ma mère et Jeanne. — Ma santé par charité, par devoir ! — Maladies de Jeanne. Infirmité, solitude de ma mère. » (LXXVIII), « Jeanne 300, ma mère 200, moi 300. » (LXXIX), etc.. En arrivant à Bruxelles, auprès de son fils brusquement frappé de paralysie, Mme  Aupick trouvera une lettre où Jeanne sollicite un envoi d’argent [1].

  1. V. à l’Appendice, vi, la lettre de Mme  Aupick à Asselineau, du 24 mars 1868. — Dans une autre lettre écrite à M. Ancelle et que son texte nous permet de dater de 1868, — car Mme  Aupick y parle de la préface que vient d’écrire Théophile Gautier pour les Œuvres complètes, — nous lisons :
    « J’ai reconnu, dans la femme au serpent, cette Maryx aux belles attitudes, Jeanne, cette vilaine Jeanne qui l’a torturé de toutes manières. J’ai un monceau prodigieux de lettres d’elle à Charles, tant trouvées ici que rapportées de Bruxelles. Dans toutes, je vois des demandes incessantes d’argent. Jamais un mot de tendresse, pas même de remerciements. C’est toujours de l’argent qu’il lui faut, et de suite. J’en vois une, la dernière, datée d’avril 1866, lorsque mon pauvre enfant était sur son lit de douleur, paralysé, et que j’étais au moment de partir pour aller le trouver. Et dans cette lettre comme dans les précédentes, elle le tiraillait, le persécutait pour de l’argent qu’il fallait lui envoyer immédiatement. »
    (Féli Gautier, Documents sur Baudelaire, Mercure de France, 1er  février 1905.)