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SOUVENIRS DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

nèfles, à la fin de novembre 1716, et non pas au mois de juin 1717, ainsi que le dit Moréri. — Peu nous en chaut, direz-vous ; et peu m’importerait aussi, mon Enfant, si n’était la créance que vous pourriez donner aux articles biographiques et généalogiques de ce dictionnaire.

Ce fut quelques jours après mon retour de Versailles que nous apprîmes la mort de M. le Duc de Berry, dont nous portâmes le grand deuil avec plus de régularité que sa femme.

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Le Roi resta profondément abattu de cette horrible découverte, et tout donne à penser qu’elle ne fut pas étrangère à sa résolution d’éloigner le père de cette Princesse, ainsi que toute la famille d’Orléans, de la personne de son successeur, et du gouvernement de l’État pendant la minorité de M. le Dauphin qui n’était alors âgé que de quatre ans. Depuis cette funeste mort du dernier de ses petits-fils, la santé du Roi s’altéra visiblement. Il était devenu couleur de souci, disait-on ; il ne mangeait plus en public afin de ne pas laisser voir qu’il ne pouvait manger. Sa force déclina continuellement pendant sept à huit mois ; et le premier septembre de l’année suivante, il avait rendu sa grande âme, avec tous les sentimens d’espérance et de contrition dont il était animé depuis trente-cinq ans qu’il avait passés dans la piété la plus régulière et la pratique de toutes les vertus. Ô grand Roi ! l’honneur de la France et de la royauté ! la gloire d’un grand siècle et le modèle accompli des maîtres du monde ! Roi si naturelle-