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SOUVENIRS

lentes qualités qui le distinguent, de son admirable savoir et de ses vertus, qui lui ont mérité l’estime et la considération de toutes les personnes les plus distinguées de l’Alsace, et de moi le sentiment d’un attachement et d’une admiration sans bornes. Or, actuellement que je sais qu’il est à Paris sous le nom du Comte Fenice, je le recommande à votre protection, Madame, avec la plus vive instance, bien assuré que vos bontés lui captiveront les attentions générales. Je vous prie aussi de vouloir prévenir qui vous savez de se tenir en garde contre les impressions des ennemis de cet être bienfaisant. Je suis persuadé que vous prendrez pour lui les sentimens que je vous exprime. C’est avec vénération que j’ai reconnu sa pente constante vers tout ce qui est bienfait et justice. J’ai dit ce que j’en sais par expérience, pour vous engager à lui témoigner égards et amitié particulière, mais je n’ai pas dit et je ne saurais dire ici tout le bien que je pense de lui. Adieu, Madame et chère cousine, vous savez combien je vous suis tendrement et respectueusement attaché.

« † Louis, Év. et Prince De Strasbourg. »


Je lui répondis : — Mon cousin, j’ai vu M. de Cagliostro, et je l’ai même reçu plusieurs fois, afin d’en avoir une idée plus exacte et de pouvoir en porter un jugement plus solide. Je ne sais ce que c’est que la bienfaisance philosophique, et je ne comprends que la charité évangélique. Ce n’est pas déjà trop des lumières célestes et du secours de la grâce d’en haut pour nous faire pratiquer l’amour du prochain, la plus difficile de toutes les vertus, à mon avis. Les chrétiens véritables ont bien de la peine