Page:Créquy - Souvenirs, tome 4.djvu/123

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
119
DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

n’en pouvoir douter depuis l’inventaire des papiers de Cagliostro et la saisie des registres de Naples, Jackin Booz Machenac B. Adonaï 1314, dont les lettres initiales sont celles des mots Jacobus Burgundus Molay beatus anno 1314. Leurs autres mots sacramentels sont Kadosck, qui signifie régénérateur ; Nekom, vengeance ; Polkhall-pharaschal, qui met à mort les profanes ; quand ils s’abordent dans leurs assemblées ils font le simulacre de se poignarder ; ils portent, pour se reconnaître, un anneau d’or émaillé de rouge ; lorsqu’ils entrent en loge, ils ont seuls le droit de traverser l’enceinte qui se trouve en face du trône, et ceux des autres francs-maçons qui ne les connaissent pas ne doivent jamais s’informer de leurs noms.

Dans les premiers temps, faibles, sans biens, sans puissance, les successeurs des Templiers ne s’occupèrent qu’à chercher les trésors enfouis par leurs fondateurs. Ils en ont recouvré beaucoup en Italie ; il en doit exister encore dans l’île de Candie ; mais cette île est sous la domination des Turcs, et voilà ce que les chrétiens n’ont pas à regretter.

Il est à remarquer que ce fut à l’époque de la création des loges maçoniques que parut le fameux Rienzi, qui finit par citer au tribunal du peuple romain le Souverain Pontife et l’Empereur d’Occident. Il eut assez de crédit pour se rendre formidable à ces deux puissances, et Rienzi doit être compté parmi les plus illustres Templiers.

Les chefs de loge ont pour principe que tout homme capable de porter un grand coup peut leur être affilié, quels que soient son rang, son état et