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DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

moi faire, et grimpa sur une console afin d’aider aux valets, qui décrochèrent et descendirent ce grand tableau tandis que M. leur maître était dans l’inertie de la stupéfaction, avec la bouche béante, et se frottant les yeux comme si tout ce qu’il croyait entendre et voir avait été l’effet d’une hallucination bachique.

— Allons, mon bon Cousin, disait le jeune Prince à ce vieux Louvigny, descendons ensemble, et soyons bons amis. Je vous reconnais d’autant mieux pour notre parent, que vous êtes issu de la charmante et célèbre Corisande d’Andouins, à ce qu’il me semble[1] ; j’enverrai souvent votre neveu le Vicomte d’Aster, qui est à moi, pour être enquis si le Duc de Gramont pourvoit à vous faire chauffer convenablement[2] ?

Comme de raison, ou plutôt comme de coutume, il se trouva nombre de gens qui dirent que c’était le père du duc de Gramont, que son fils avait fait passer pour mort afin d’usurper son héritage, etc.

C’était, comme vous pensez bien des ennemis des Choiseul et des amis de Mme Dubarry.

La Maréchale de Lautrec (Marie-Louise de Cha-

  1. Diane-Corisande d’Andouins, Comtesse de Guiche, était la grand’mère du Chevalier de Gramont, et celui-ci disait souvent avec regret qu’il n’avait tenu qu’à son père d’être reconnu pour fils naturel d’Henry IV.
    (Note de l’Auteur.)
  2. Antoine-Adrien de Gramont, Vicomte d’Aster, et Menin de Monsieur le Dauphin, lequel avait épousé Marie-Sophie de Faoucq de Garnetost, Dame du palais de la Rein.
    (Note de l’Auteur.)