Aller au contenu

Page:Créquy - Souvenirs, tome 4.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
31
DE LA MARQUISE DE CRÉQUY.

judiciaires étaient acquittés. Mon fils lui écrivit qu’entre gentilshommes il ne fallait pas se faire tomber en ruine ; que c’était au plus riche à payer pour l’autre, et qu’après avoir plaidé contre lui pour établir que nous n’étions pas de la même famille, il ne nous restait qu’à le remercier de l’honneur qu’il nous avait fait en y prétendant. Je crois déjà vous avoir dit qu’un de ses frères a continué de se faire appeler Créquy, en dépit de la sentence, et j’oserai dire au mépris de ma bienfaisance. Si l’aîné de ses frères avait encore vécu, je ne doute pas qu’il ne l’eût désapprouvé. Ce Chevalier de la Furjonnière était bien certainement le plus honnête homme du monde, et je voudrais que tous ses parens pussent lui ressembler…

En fait de procès généalogiques, il me reste à vous parler d’une indigne et scandaleuse dénégation de parenté qui fut exercée par le Marquis de Nesle contre son cousin, le Comte de Mailly d’Haucourt. Ce fut une affaire qui fit le plus grand bruit du monde, et voilà ce qui m’oblige à vous la rapporter, ce que je vais faire avec toute la brièveté possible.

Avant l’époque de cette contestation généalogique, la maison de Mailly se partageait en trois branches : celle des Marquis de Nesle, aînés de leur maison, celle des Mailly-Rubemprey, rameau de la branche de Nesle, et celle des Comtes de Mailly, Marquis d’Haucourt, qui n’était séparée de la branche aînée que depuis le seizième siècle. Le dernier Marquis de Nesle n’avait laissé que cinq filles qui devinrent Mmes de Mailly, de Vintimille, de Lauraguais, de Châteauroulx et de Flavacour, et ce fut son collatéral et