Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/126

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plusieurs ouvrages remarquables en songe ; il cite de nombreuses assertions analogues attribuées à Voltaire, à Condillac, à Franklin et à d’autres célébrités, ce qui, soit dit entre parenthèses, me paraît contrarier singulièrement ses propres théories sur l’anéantissement des facultés de l’âme pendant le sommeil. Pour moi, tout en faisant théoriquement la part beaucoup plus large aux ressources de l’esprit de l’homme endormi, j’ajoute cependant peu de foi à la perfection des ouvrages conçus et composés en rêve, et je suis persuadé que la déception des personnages qu’on vient de nommer eût été le plus souvent très grande, s’ils avaient pu conserver à leur réveil un souvenir bien net de ces compositions exceptionnelles, dont un vague sentiment d’enthousiasme leur était uniquement resté. J’aurai l’occasion de citer à ce sujet quelques observations pratiques et, à l’endroit où elles seront consignées, je reviendrai sur les réflexions qu’elles peuvent inspirer.

L’écrivain du Dictionnaire des Sciences médicales expose ensuite que l’on voit, en rêve, plus souvent que l’on n’entend, que l’on croit souvent toucher, mais très rarement goûter ou odorer. Il ajoute que les réminiscences purement intellectuelles sont aussi plus fréquentes que celles qui tiennent aux sens. Fussent-elles incontestables, ces observations