Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/127

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n’auraient rien de bien notable par elles-mêmes, puisque le tact et la vue jouent dans notre existence réelle un rôle bien plus important que l’odorat et le goût ; mais, pour les appuyer, Moreau (de la Sarthe) imagine une distinction singulière qu’il est bon de ne point passer sous silence, ne serait-ce que pour montrer à quelles subtilités déraisonnables l’abus des classifications peut entraîner. Il qualifie d’hallucinations les rêves où l’on croit entendre des cris, des détonations, de la musique, etc. « La plupart des idées et des impressions dont l’assemblage forme les rêves, dit-il, quoique illusoires par rapport aux objets extérieurs, ne peuvent pas être regardées comme entièrement illusoires, si on les considère dans leur liaison avec le dérangement ou la souffrance des organes qui font naître ces perceptions. »

En d’autres termes, la plupart des rêves sont dus à des sensations physiques qui réveillent certaines séries d’idées.

Et maintenant pour faire des hallucinations (telles qu’il les entend) un phénomène entièrement à part, bien distinct, il ajoute : « Ce que nous entendons par hallucinations diffère entièrement de ces perceptions, de ces idées dont il est toujours possible jusqu’à certain point de reconnaître la cause occasionnelle. Les hallucinations, ainsi que l’indique l’étymologie du mot, sont de