Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/146

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la respiration devient haletante, entrecoupée de soupirs ; le coeur palpite avec force. L’homme qui est sous le poids du cauchemar ou de l’incube est dans le même état d’angoisse que s’il était en proie à la souffrance la plus réelle. »

Sur ce point, je serai tout à fait d’accord avec l’auteur que je cite, et je prendrai note aussi de cette déclaration conforme à mes observations personnelles qu’« on s’interroge parfois pour savoir si les scènes qu’on vient d’avoir sous les yeux sont réelles, ou bien si elles ne sont que le produit d’un songe, et que l’on peut alors plus ou moins y donner suite, les faire renaître quand elles plaisent, ou les faire cesser par le réveil quand le contraire a lieu [1]. »

Mais sur la question de la lucidité des idées en songe, et de la perfection des travaux d’esprit qu’on y peut accomplir, je serai porté à garder une opinion intermédiaire entre celles de Müller et de Cabanis.

Müller dit : « Il arrive parfois qu’on raisonne en rêve avec plus ou moins de justesse. On réfléchit sur des problèmes, et l’on se félicite d’en avoir trouvé la solution. Cependant, lorsqu’on s’éveille à temps, on trouve souvent que les résultats auxquels

  1. Adelon, Physiologie de l'homme et du sommeil, t. II, p. 361.