Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/147

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on croyait être arrivé sont purement illusoires, et que la solution dont on se réjouissait n’a pas le sens commun. »

Cabanis, au contraire, a écrit : « Nous avons quelquefois en songe des idées que nous n’avions jamais eues. Nous croyons converser par exemple avec un homme qui nous dit des choses que nous ne savions pas. En effet, l’esprit peut continuer ses recherches dans les songes ; il peut être conduit par une certaine suite de raisonnements, à des idées qu’il n’avait pas ; il peut faire, à son insu, comme il le fait à chaque instant durant la veille, des calculs rapides qui lui dévoilent l’avenir ; enfin, certaines séries d’impressions internes, qui se coordonnent avec des idées antérieures, peuvent mettre en jeu toutes les puissances de l’imagination, et même présenter à l’individu une suite d’événements dont il croira quelquefois entendre, dans une conversation régulière, le récit et les détails [1]. »

J’estime qu’il y a lieu de faire d’importantes distinctions, suivant la nature des travaux dont il s’agira. Les travaux qui exigent l’application réfléchie d’une infinité de notions complexes, acquises par l’étude pendant la vie réelle, des comparaisons prises de loin, des raisonnements et des

  1. Cabanis, Rapport du moral et du physique de l'homme.