Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/148

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déductions suivies, ces travaux-là seront généralement mauvais. Ceux qui demandent au contraire plus d’inspiration que de sang-froid, et pour lesquels une demi-ivresse ne serait pas nuisible ; ceux où l’esprit s’exerce sur une matière simple, positive, homogène, où les idées conséquentes s’enchaînent d’elles-mêmes, comme dans les calculs mathématiques, par exemple ; ou bien encore où les réminiscences et les rapprochements par analogie de formes sont d’une grande ressource, comme les compositions des musiciens, des peintres et des architectes, ceux-là pourront parfois être excellents.

Cette question sera développée plus loin au livre des observations pratiques. J’essayerai d’y expliquer, et d’appuyer de quelques exemples, ce que je ne fais ici que mentionner.

J’ai lieu de croire, du reste, que mes propositions sur la possibilité de guider ses propres rêves n’eussent pas été, a priori du moins, défavorablement accueillies par le célèbre physiologiste prussien, puisqu’il a dit aussi : « Quand le rêve se rapproche beaucoup de l’état de veille, on sent très bien qu’on rêve et malgré l’intime conviction qu’on en a, on peut cependant continuer de rêver [1]. »

Un autre passage du même écrivain pourrait encore

  1. Müller, Physiologie der Mentschen.