Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/155

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journée, nous rappeler toutes les pensées qui ont occupé notre esprit, toutes les sensations qu’a éprouvées notre âme. Si nous ne conservons pas le souvenir de nos sensations et de nos pensées de la veille, à plus forte raison pouvons-nous oublier les rêves de la nuit. Lorsque au milieu d’une conversation familière, un silence de quelques instants vient suspendre les propos qui se croisent, qui donc n’a pas été surpris par cette question inattendue d’un ami : « À quoi pensez-vous ? » Qui donc n’a répondu, comme réveillé en sursaut : « Je ne pensais à rien », et corrigeant aussitôt la sottise de la première réponse, n’a pas ajouté : « Oui, j’avais une pensée sans doute, plusieurs peut-être, mais si légères, si indécises, que votre question les a fait envoler sans qu’elles laissent aucune trace dans mon esprit. » (Page 24.)

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« Cela prouve que lorsque au sortir d’un long et profond sommeil, je réponds à celui qui me raconte ses rêves de nuit que je n’en ai fait aucun pour ma part, il n’est pas certain du tout que cela soit. Cela prouve même qu’il est au moins possible que, pendant le sommeil du corps, l’esprit ne cesse jamais d’être occupé. L’absence de tout souvenir n’est pas une preuve que nous n’avons pas rêvé, car ce peut être l’oubli. Au contraire, la présence du souvenir en est une que nous pourrions