Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/156

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rêver toujours, puisque nous rêvons quelquefois.

« Au sortir d’un sommeil lourd et profond, nous nous souvenons rarement d’avoir rêvé, ce qui est plus fréquent au contraire quand nous avons dormi d’un sommeil léger. Mais il pourrait bien se faire que la profondeur du sommeil fût une circonstance aussi favorable aux songes et plus peut-être que la légèreté.« 

L’auteur appelle à l’appui de cette opinion très juste le fait déjà mentionné que les somnambules, c’est-à-dire ceux de tous ces dormeurs dont le sommeil est le plus profond, ceux dont les rêves sont les plus clairs et les plus suivis, sont aussi ceux qui se souviennent le moins de leurs songes, au point que les physiologistes font de cette amnésie un caractère essentiel du somnambulisme.

Il ajoute encore : « Il ne serait donc pas impossible que le sommeil le plus profond comme le plus léger, depuis l’existence de l’assoupissement jusqu’à celui du réveil, ne fût qu’une longue suite de rêves. » (Page 34.)

Et, posant ces axiomes que je suis bien loin de combattre :

« Une pensée qui dort, c’est ce qu’il est aussi impossible de comprendre qu’un esprit qui meurt » ;