Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/186

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Au premier cas, il y aurait eu ce que j’appellerai transition par substitution simple ; au second cas, transition par superposition d’images. Ces deux sortes d’enchaînement jetteront toujours beaucoup de décousu dans la suite du rêve ; le dernier surtout, bien entendu. Et cependant, c’est toujours le phénomène psychologique de l’association des idées, sans l’intervention mécanique d’aucun agent physico-cérébral.

Ainsi qu’on l’a vu plus haut, M. Lemoine veut bien accorder à l’esprit une certaine latitude pour coordonner et pour coudre ensemble tous ces lambeaux disparates, qu’il lui suppose exclusivement fournis par les fameuses petites fibres douées d’une continuelle initiative et d’une si merveilleuse agilité.

La variété qui existe naturellement dans les matériaux de nos rêves, quant à la nature des impressions ou des illusions sensorielles auxquelles ils sont dus, inspire à M. Lemoine, ainsi qu’à plusieurs auteurs, l’idée de baser une sorte de classification des rêves sur la prise en considération de ceux de nos sens qui s’y trouveraient surtout intéressés. On arrive à établir ainsi que les hallucinations de la vue sont les plus nombreuses ; que celles de l’ouïe et du toucher viennent ensuite, et qu’enfin les plus rares sont celles où le goût et l’odorat sont mis en jeu.