Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/200

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latitude à l’association des idées, mais ne lui permettant plus de passer brusquement d’un sujet à un autre, et de lui faire perdre ainsi de vue l’idée principale à laquelle il s’est attaché. Par cela même que la pensée d’un homme en danger de se noyer m’est venue, mon imagination n’a pas manqué de me représenter immédiatement des tableaux en rapport avec cette pensée. Tout ce que je me figurerai comme devant arriver ; tous les incidents au-devant desquels mon esprit marchera de la même manière, soit qu’il les appelle ou les redoute, ne manqueront pas de se réaliser de même en tout point. Je vois un homme qui se débat dans l’eau, une barque qui s’approche de lui pour le secourir, un marinier armé d’une gaffe qui s’efforce de l’accrocher par ses vêtements, etc. Cette présidence de l’esprit sur le fond du rêve n’empêchant point d’ailleurs l’association libre des idées de fournir les détails, si j’ai jamais regardé quelque tableau représentant une scène analogue, l’homme qui se noie pourra bien ressembler à celui que le peintre avait figuré. Dans les costumes des assistants, dans l’aspect des maisons du rivage, dans une infinité de petits accessoires, les affiliations les plus singulières en apparence se manifesteront sans que j’en sois étonné. Que l’homme en péril, dont l’image est tirée d’un tableau, se trouve ressembler aussi à quelque personne de ma connaissance,