Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/208

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au contraire à son plus haut degré d’intensité. C’est là un fait acquis sur lequel il serait inutile de revenir.

Voyons quelques propositions successivement développées.

Sensibilité morale. — « Plus l’image du rêve est colorée et nettement dessinée, dit M. Lemoine, plus les idées sont claires et précises, plus les sentiments sont vifs et ardents, et plus aussi la violence de ces états de notre âme s’écarte du sommeil véritable et réparateur. »

J’admets, dans une certaine mesure, la seconde partie de cette proposition, c’est-à-dire que si l’âme est en proie à des passions violentes durant le rêve, elle exerce en général sur l’organisme une action pénible qui empêche le sommeil d’être réparateur ; mais en ce qui touche la première assertion, à savoir la prétendue incompatibilité des images nettes et des idées suivies avec un sommeil véritable et réparateur, je l’ai niée déjà formellement, étant très persuadé que la netteté des images, lorsqu’elle peut s’allier à des tableaux doux et tranquilles, est au contraire l’un des caractères du meilleur et du plus profond sommeil.

L’opinion suivante ne me paraît pas moins erronée : « Les passions se conduisent toujours dans les rêves les plus affreux et dans les plus beaux comme pendant la veille et d’après les mêmes