Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/213

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Pourquoi voulez-vous que je répudie le témoignage de mes sens lorsque tous les hommes les invoquent comme l’unique source de leurs connaissances ? »

D’un autre côté, M. Brière de Boismont, dans son Traité des hallucinations, cite plusieurs exemples de fous et d’hallucinés qui, tout en se montrant vivement impressionnés par des bruits et des apparitions terribles, ne laissaient point cependant de reconnaître et de convenir que ces bruits ou ces apparitions n’avaient rien de réel.

Le fou est donc peut-être un rêveur qui rêve tout haut. L’étude des opérations de l’esprit chez les insensés pourrait donc aussi, peut-être, jeter une certaine lumière sur l’état de l’âme pendant le sommeil.

Il y aurait toutefois cette notable différence entre le rêve du simple dormeur et celui de l’insensé que, par un violent effort de volonté, le dormeur qui a conscience de son état peut toujours secouer son rêve, tandis que le fou, même conscient, ne saurait se débarrasser des illusions qui l’obsèdent.

De la conscience. — M. Lemoine pense que la conscience en tant que puissance d’observer avec attention ses sensations et ses pensées, est supprimée durant le sommeil ; que nous ne pouvons, en