Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/214

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dormant, nous rendre compte de l’état dans lequel nous sommes, et que nous n’avons enfin qu’une conscience rétrospective des rêves que nous avons eus.

Si cette assertion n’était pas avancée d’une manière absolue ; si l’on n’entendait l’appliquer qu’à la généralité des dormeurs, qui n’ont jamais eu la pensée de s’étudier pendant cette phase de leur existence, je ne ferais nulle difficulté de l’admettre, ayant souvent constaté, dans mes entretiens sur ce sujet avec un grand nombre de personnes, que la conscience du rêve, pendant le rêve, était, en effet, chez la plupart d’entre elles, un accident tout exceptionnel ; mais, d’un autre côté, ayant expérimenté par moi-même et par le concours de plusieurs amis, avec quelle promptitude et quelle facilité on acquiert la faculté de posséder cette conscience, pourvu qu’on y exerce son esprit, je ne puis que nier très énergiquement ce que M. Lemoine avance. Je pose, au contraire, en principe, que parmi les gens qui voudront bien prendre la peine d’écrire seulement pendant trois mois, tous les matins, leurs songes de la nuit (en faisant quelque effort de mémoire pour les retrouver, quand il leur semblera de prime abord qu’ils n’ont rien rêvé, suivant la locution reçue), l’exception sera du côté de ceux qui n’auront pas déjà fréquemment, durant le