Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/216

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dans la veille de constance et de raison. » (Page 215.)

Je ne cite ces deux passages que pour constater le désaccord le plus radical entre mes idées et celles de M. Lemoine, à cet égard.

De l’imagination. — « On donne le nom d’imagination à des puissances bien différentes. Le peintre qui saisit d’un seul coup d’œil tous les traits d’une figure, tous les détails d’un paysage et qui les voit encore lorsqu’ils ne sont plus sous ses yeux, le musicien qui perçoit distinctement toutes les parties d’un orchestre, tous les airs d’un opéra, et qui les entend encore dans le silence, sont doués d’une imagination puissante ; mais c’est une imagination presque passive.

« Nous attribuons le don d’une imagination plus précieuse à celui qui, au lieu de percevoir fidèlement mais simplement les sons et les couleurs et tout ce qui a réellement affecté ses sens, voit, comme dans un tableau intérieur, avec des traits et des couleurs qui ne frappent pas ses yeux, un objet idéal que son esprit conçoit en le créant tout entier, ou entend comme une voix mentale modulant une suite de sons harmonieux qui n’ont jamais retenti à aucune oreille. L’imagination de celui-là est vraiment active, puisqu’elle accomplit le plus grand de tous les actes : elle crée.

« De quelque nom qu’on appelle la première,