Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« 7 juillet. ― (Après avoir détaillé quelques particularités d’un songe de la nuit) : Ceci me rappelle à l’instant le rêve du jeudi de l’autre semaine, dont je ne m’étais pas souvenu du tout à mon réveil. J’étais aussi en bateau… etc. (Suit le récit du rêve, et, à la fin :) Ce n’est pas la première fois que je me rappelle seulement après plusieurs jours des fragments de songes dont je ne m’étais pas souvenu le jour même ; mais c’est la première fois qu’il m’arrive de m’en rappeler un tout entier et si longtemps après. Cela m’étonne, parce que j’avais remarqué au contraire plusieurs fois que, pour se bien souvenir des détails d’un rêve, il fallait les noter aussitôt en se réveillant, avant d’avoir pensé à autre chose. »

Cette dernière réflexion sera plus loin le sujet de quelques observations spéciales. Quant à présent, je me borne à signaler que six mois d’une attention suivie et d’un exercice journalier avaient suffi pour accoutumer mon esprit à conserver toujours, au moment du réveil, le souvenir des rêves de la nuit.

Depuis cette époque, et pendant plus de vingt ans, il ne m’est pas arrivé une seule fois d’interroger ma mémoire au réveil, non-seulement sans qu’elle ne me fournisse aussitôt la notion d’un songe, mais encore sans qu’elle ne m’en reproduise aussitôt toutes les circonstances principales.