Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/25

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manière à en conserver en m’éveillant un souvenir plus net et mieux arrêté. Ce nouveau mode d’observation prit peu à peu une extension très-grande. Il devenait la source d’investigations précieuses, à mesure que je commençais à entrevoir dans ces études autre chose qu’un puéril passe-temps.

Le premier rêve où j’eus, en dormant, ce sentiment de ma situation réelle se place à la deux cent septième nuit de mon journal ; le second, à la deux cent quatorzième. Six mois plus tard, le même fait se reproduit deux fois sur cinq nuits, en moyenne. Au bout d’un an, trois fois sur quatre. Après quinze mois, enfin, sa manifestation est presque quotidienne, et, depuis cette époque, déjà si éloignée, je peux attester qu’il ne m’arrive guère de m’abandonner aux illusions d’un songe sans retrouver, du moins par intervalles, le sentiment de la réalité.