Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/255

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cette première période durant laquelle les organes subissent au plus haut degré l’isolement du monde extérieur, symptôme apparent de ce qu’on nomme le profond sommeil.

Observons donc, avec plus de soin que nous ne l’avons fait encore, ce qui se passe en nous alors que le sommeil nous gagne. Étudions le caractère des songes qui se présentent les premiers à notre esprit. Peut-être arriverons-nous ainsi à résoudre, sinon par des preuves positives, du moins par des présomptions très fortes, cette question primordiale de savoir s’il est un sommeil vide de tout rêve, si l’homme peut perdre momentanément jusqu’au sentiment de son existence. Il est évident que si nous trouvons ce premier sommeil aussi peuplé de visions et d’idées que celui du matin, nous pourrons tenir pour bien ébranlé l’argument favori des matérialistes.

J’ouvre d’abord le premier cahier du journal de mes rêves et j’y lis ce qui suit [1] :

« 15 sept. — Mes rêves de cette nuit sont coupés en deux parties, car je dormais déjà depuis une heure ou deux quand on est venu me réveiller pour me faire lever, parce qu’il y avait dans la

  1. Tout ce qui sera entre guillemets, est tiré textuellement de ce journal. Je ne change rien au style des notes qui sont extraites de mes cahiers d’écolier, afin de conserver leur valeur relative. On voudra bien en tenir compte.