Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/279

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du messager une vérité que je crains qui me soit cachée. Dira-t-on que je fais cet examen sans attention ? Je crois monter aussitôt en voiture, plusieurs incidents surgissent en chemin, spontanément amenés peut-être par diverses associations d’idées ; mais l’idée du voyage lui-même n’appartient-elle pas à ma volonté ?

Dans un autre rêve, où je crois me promener à cheval par une belle journée, la conscience de ma véritable situation me revient en mémoire, comme aussi cette question de savoir si le libre arbitre de mes actions imaginaires m’appartient en songe ou ne m’appartient pas. « Voyons, me dis-je, ce cheval n’est qu’une illusion, cette campagne que je parcours un décor ; mais si ce n’est point ma volonté qui a évoqué ces images, il me semble bien du moins que j’ai sur elles un certain empire. Je veux galoper, je galope ; je veux m’arrêter, je m’arrête. Voici maintenant deux chemins qui s’offrent devant moi. Celui de droite paraît s’enfoncer dans un bois touffu ; celui de gauche conduit à une sorte de manoir en ruine. Je sens bien que j’ai la liberté de tourner à droite ou à gauche, et par conséquent de décider moi-même si je veux faire naître des associations d’idées-images en rapport avec ces ruines ou avec ce bois. Je tourne d’abord à droite, puis l’idée me vient qu’il vaut mieux, dans l’intérêt de mes expériences,