Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/282

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similitude qui se rencontrent si souvent dans les choses de ce monde ; c’est-à-dire deux parts à faire parmi les événements de notre existence, l’une subordonnée à notre initiative volontaire, l’autre placée tout à fait en dehors de nous ? Éveillé, libre autant que l’homme puisse l’être, je sors de chez moi et je prends, suivant mon bon plaisir, un chemin qui me conduira aux Champs-Elysées, ou bien un autre qui me mènera au Luxembourg ; mais les incidents qui surgiront devant moi sur mon passage, les rencontres agréables ou fâcheuses que je pourrai faire, évidemment cet ordre de faits ne m’appartient pas. Endormi et tout entier aux illusions du rêve lucide, je suis maître d’imprimer d’abord une direction déterminée au mouvement des idées-images qui formeront le fond du rêve ; mais les associations spontanées, mais les réminiscences inattendues, voilà les incidents du chemin. De ce que l’exercice de la volonté me paraît évident dans certains rêves, il est bien entendu que je n’entends pas établir qu’il s’y manifestera constamment. Sans parler des rêves si nombreux provoqués par des sensations physiques externes ou internes, et de ceux non moins fréquents où l’esprit laisse pour ainsi dire flotter les rênes, il en est beaucoup d’autres où l’association de certaines idées acquiert une spontanéité si vigoureuse que la volonté même