Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/286

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plus qu’un très petit bouquet de lilas, je me demandai encore si j’achèverais mon œuvre de destruction illusoire, ou si je m’en tiendrais à cette dernière modification de l’image première. J’ose affirmer que cela dépendait bien de la libre détermination que j’aurais prise. À ce moment, je m’éveillai. »

Volonté sous forme de désir. — « Je me crois dans une rue déserte. Je vois une femme assaillie par deux assassins masqués. Je n’ai rien pour la défendre. Je pense à un long yatagan qui orne la cheminée de mon cabinet de travail. Que ne l’ai-je sous la main ! À peine ce vœu est-il intérieurement formé que je me trouve armé de cette terrible lame, dont je fais l’usage le plus heureux. Par cela même que ma pensée s’est arrêtée fortement sur cet objet, l’image s’en est aussitôt montrée, et cela s’est effectué si naturellement que je n’ai reconnu ce qui s’était passé dans mon esprit qu’après m’être éveillé. »

« Je rêve que je suis dans une chambre spacieuse et très richement décorée en style oriental. Vis-à-vis d’un divan, où je me suis assis, se trouve une grande porte fermée par des rideaux de soie brochée. Je pense que ces rideaux doivent me cacher quelque surprise, et qu’il serait bien gracieux qu’ils se soulevassent pour laisser voir de belles odalisques. Aussitôt, les rideaux s’écartent,