Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/288

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vrai que je n’avais pas eu le sentiment d’être le jouet d’un songe ; mais je n’en avais pas moins rêvé exactement ce que j’avais voulu. »

Attention et volonté. — Ce que je rapporte ci-après a été rêvé, je crois, par un grand nombre de personnes. Plusieurs de mes amis du moins, et notamment le plus célèbre de nos caricaturistes, m’ont raconté des rêves presque identiques qu’ils avaient faits.

« Je n’avais pas la conscience que je rêvais, et je me croyais poursuivi par des monstres abominables. Je fuyais à travers une série sans fin de chambres en enfilade, ayant toujours de la peine à ouvrir les portes de séparation, et ne les refermant derrière moi que pour les entendre ouvrir de nouveau par ce hideux cortège, qui s’efforçait de m’atteindre et qui poussait d’horribles clameurs. Je me sentais gagné de vitesse ; je m’éveillai en sursaut, haletant et baigné de sueur.

« Quels avaient été l’origine et le point de départ de ce rêve, je l’ignore ; il est probable que quelque cause pathologique l’engendra pour la première fois, mais ensuite, et à diverses reprises dans l’espace de six semaines, il fut évidemment ramené par le seul fait de l’impression qu’il m’avait laissée, et de la crainte que j’avais instinctivement de le voir revenir. S’il m’arrivait, en rêvant, de me trouver seul dans quelque chambre close,