Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/327

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que l’imagination soit très disposée à expliquer le fait par quelque cause placée en dehors de nous.

C’est ainsi que m’étant remémoré tous les détails d’une discussion scientifique, dont j’avais été témoin quelques années auparavant, je me figurai qu’une relation écrite m’en était lue. Dans un autre songe non moins lucide, où toute une série de petits faits anecdotiques sur un sujet d’histoire m’était revenue très nettement et très méthodiquement à la mémoire, j’imaginai que j’en écoutais le récit de la bouche d’un professeur en chaire. Particularité bien remarquable, et qui montre à quel point nous sommes loin de soupçonner notre propre acquis, je croyais entendre pour la première fois tout ce que je me racontais ainsi à moi-même ; j’en trouvais l’inattendu plein de charme, et j’admirais l’amusante érudition de l’orateur.

Dans un autre rêve : « Je crois interroger une somnambule sur plusieurs questions qui m’intéressent très fort. Elle répond à tout avec une connaissance de mes plus secrètes pensées dont je demeure abasourdi. Elle me donne des conseils et des éclaircissements qui me frappent par leur justesse. J’étais étonné de n’avoir pas deviné moi-même les vérités qui m’étaient démontrées, et cependant la mise en lumière de ces vérités n’était que le résultat des rapprochements et des déductions opérés dans mon propre esprit. »