Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/346

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L’esprit si rapidement emporté, si fortement occupé par la vivacité des sensations ou des images dont il perçoit instantanément toutes les délicatesses, est-il trop complètement absorbé pour trouver l’expression, ainsi que nous venons de le supposer ; ou bien, les mots qu’il choisit se présenteraient-ils à son esprit avec tout un cortège mnémonique d’impressions particulières, que l’association des idées y aurait attachées dans ses souvenirs ?

A qui de nous n’est-il pas arrivé, en lisant quelques phrases ou quelques mots d’un livre qui ne nous émotionnait par lui-même en aucune façon, de sentir tout à coup réveillées par ces mots ou ces paroles insignifiantes des réminiscences agréables ou pénibles qui se retraçaient spontanément dans notre mémoire avec une extrême vivacité ? La même lecture n’eût rien produit sur toute autre personne que nous-même, et nous ne saurions plus nous expliquer l’émotion que nous avons éprouvée si nous venions à relire ensuite les mêmes passages sans être sous l’impression des mêmes souvenirs.

Faudra-t-il trouver là quelque contradiction avec ce que nous avons eu l’occasion de remarquer précédemment, à savoir, combien dans les vives discussions que nous croyons avoir en rêve les ripostes se suivent avec logique et les caractères