Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/352

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Après avoir noté quelques préoccupations de la veille, auxquelles il attribuait la tournure que ses idées avaient prise pendant son sommeil, et après avoir exposé qu’il avait commencé par se croire lancé dans l’espace sans rien distinguer qu’un énorme vide, et sans entendre d’autre bruit que celui d’une voix qui lui répétait de temps en temps qu’il allait connaître un grand secret, le savant, de qui je tiens la relation écrite qu’on va lire, poursuivait ainsi : « Je me crus transporté, en rêve, dans une sorte de temple sombre, immense, silencieux. Une irrésistible curiosité mêlée d’épouvanté m’attira vers un autel de forme antique, le seul point éclairé de cette solitude mystérieuse. Une émotion indicible m’avertissait que j’allais assister à quelque chose d’inouï. J’aperçus alors une sorte d’embryon, moitié noir et moitié blanc, s’agitant dans une enveloppe à demi transparente, qu’il cherchait à rompre et qui avait la forme d’un œuf. Je mis la main sur cette enveloppe en mouvement. Il en sortit un enfant. C’était une parabole, pensai-je. Et je me sentis inspiré, et mes lèvres se mirent à prononcer d’elles-mêmes (quelque esprit supérieur me paraissant prophétiser par ma propre bouche) toute une série d’axiomes et de sentences en vers qui me remplissaient d’étonnement et d’enthousiasme ; car j’avais la persuasion que je devrais y découvrir un sens très important,