Page:D'Hervey de Saint-Denys - Les Rêves et les moyens de les diriger, 1867.djvu/367

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à bonne fin une entreprise des plus simples, etc.

Or j’estime que non seulement l’expérience devrait amener à pouvoir préciser la solidarité psycho-organique de chacun de ces différents rêves, mais que l’interprétation sérieuse d’un grand nombre d’autres, et, en un mot, une véritable clef des songes ne serait pas une œuvre irréalisable, si l’on parvenait à rassembler et à contrôler l’une par l’autre une suffisante quantité d’observations.

Nous éprouvons parfois, dans la vie réelle, des agacements de nerfs dont l’impression physique a beaucoup d’analogie avec ce qu’on éprouve quand on cherche à exécuter quelque Petit ouvrage minutieux dont les doigts ne peuvent venir à bout, ou bien quand on voit des gens s’y prendre maladroite ment dans quelque besogne délicate. Or, si l’on a des rêves où l’on croit faire ou voir de telles choses, la cause n’en sera-t-elle pas très probablement dans une agitation morbide du système nerveux ? Je cite ce symptôme comme un spécimen d’une infinité d’autres, dont la concordance serait précieuse à établir <ref> Je rêvai plusieurs fois, par exemple, que j’essayais d’allumer une bougie sans jamais pouvoir y parvenir. Tantôt mes allumettes ne prenaient pas ; tantôt la bougie refusait de brûler ou bien s’éteignait obstinément. Dans mon dépit je voulais lancer le flambeau par la fenêtre, mais je n’avais pas même la force de lever le bras. — Je m’éveillais alors, et je